Le Sénégal compte de nombreux lieux de pèlerinage religieux. Chaque année, ce sont des millions de fidèles, aussi bien musulmans que catholiques, qui se rendent dans plusieurs villes du pays pour diverses commémorations à caractère religieux.

Si les Sénégalais de la diaspora sont en première ligne, de nombreux croyants d’autres nationalités font le déplacement pour le magal de Touba, le gamou de Tivaouane, le gamou de N’diassane, le gamou de Médina Baye, Keur Moussa pour des recollections, le pèlerinage au sanctuaire marial de Popenguine et  la Cathédrale de Dakar une Eglise très visités par les Touristes. Dans ces villes et dans biens d’autres, les visiteurs peuvent se rendre sur des lieux de culte historique, se recueillir devant des mausolées, parcourir des livres anciens dans des bibliothèques ou encore jeter un œil sur des manuscrits. Depuis quelques mois, des investisseurs privés ont commencé à investir dans le transport, l’hébergement et la restauration pour satisfaire une demande sans cesse croissante.

POPENGUINE

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Fondé par un chasseur Sérère, devenu pêcheur, le petit village de Popenguine est aujourd’hui rendu célèbre par son pèlerinage Marial. Et pourtant, sa population est constituée de 85% de musulmans.Symbole du catholicisme sénégalais, sanctuaire écologique, haut-lieu du tourisme indépendant, village de villégiature du Président de la République , lieu natal du Cardinal Hyacinthe Thiandoum, Popenguine est connu de tous les sénégalais.
 
Le nom du village viendrait de "pop" et de "nguine" qui signifient "venir se cacher". Une référence sans doute aux falaises et collines qui servaient de refuges aux populations lors des guerres tribales. D'autres parlent d'une origine wolof du nom, qui viendrait alors de "bopp" et de "jinn", c'est à dire "le visage du génie", en l'occurrence celui de Coumba Cupaam, jinn protectrice du village. Les musulmans n'hésitent d'ailleurs à participer à leur manière en aidant à l'organisation de toutes les cérémonies catholiques d'importance comme le pèlerinage annuel. Ce fut également le cas en 1992 lors de la venue du Pape. C'est d'ailleurs à l'occasion de la visite papale que fut bénie "la Marie" du sanctuaire marial édifié en 1888 et qui aujourd'hui est au centre du pèlerinage catholique annuel du lundi de pentecôte ou des milliers de catholiques marchent de Dakar à Popenguine pendant toute une journée. Même si ici, contrairement à Lourdes, personne n'a vu la Vierge, le sanctuaire de Notre Dame de la Délivrance a connu depuis cette reconnaissance du Saint Père un regain de légitimité.
 
Avant de connaître le christianisme, les habitants animistes de Popenguine ont été approchés et souvent convertis à l'islam. C'est Tafsir Khaly Sarr, un marabout du Saloum qui, le premier, réussit à convertir un roi de Popenguine, Mbagnick Diouf, avant d’épouser sa fille.
L'église de Popenguine, achevée en 1988 après un siècle de construction, si elle n'a rien d'exceptionnel, demeure un très bel édifice, l'un des plus vieux du pays. Malgré sa très sobre architecture, elle n'est pas sans rappeler certaines petites églises de village du sud de la France.


MEDINA BAYE pole de la Tidjanya à Kaolack


La grande mosquée de Kaolack «Medina Baye» revêt une importance particulière pour les Tidjanes sénégalais de la grande famille Niassène. L'édifice religieux a été construit en 1938 par El Hadji Ibrahima Niass Baye, un guide Tidjane qui a consacré sa vie à l'implantation de la Tariqa Tijania au coeur de l'Afrique et dont la famille Niassene compte parmi les plus importantes composantes de la confrérie Tidjane en Afrique de l'Ouest.
Depuis la construction de l'édifice, une ville entière s'est érigée autour de la mosquée qui a été agrandie à plusieurs reprises pour devenir l'une des plus belles mosquées du Sénégal.
L'imposant édifice avec ses quatre minarets typiques de la région, a été embelli aux matières nobles grâce à de longs travaux sur plusieurs années. Le Maroc a apporté plusieurs contributions à la reconstruction de ce lieu de culte, devenu un joyau architectural où le savoir faire des artisans marocains est visible que ce soit pour le zellige, le bois ciselé ou les ornements éblouissants sur plâtre. Le quartier de Médina Baye est l'un des rares lieux au Sénégal où se regroupent plus d'une vingtaine de colonies de nationalités différentes. Des Africains de l'Ouest y sont présents en colonies, plus d'autres du centre et des Américains qui sont là-bas pour étudier le Coran, le soufisme et le Tidjania. Baye Niass (Taïba Niassène, 1900 - Londres, 1975), de son vrai nom Ibrahima Niass (forme longue) Cheikh Al Islam Mawlana Ibrahima Niasse, est un soufi, gnostique et mystique musulman, sénégalais. Il est le 9e fils d'Abdoulaye Niass. Par la suite, son mouvement deviendra le plus vaste mouvement religieux en Afrique, comptant plus d'une centaine de millions de disciples selon Christopher Gray (The rise of the Niassene tijania).
La ville de Kaolack est devenue, grâce à son père Abdoulaye Niass (aussi un vicaire de Cheikhou Tidiane) un carrefour pour les tidjanes venant de toute l'Afrique, mais aussi d'Amérique spécialement au mawlid an-nabi pendant laquelle est commémorée la naissance du prophète de l'islam, et où la ville reçoit des millions de pèlerins venus de toutes les contrées, et de toutes les origines.

 

TOUBA
 Touba est une ville sénégalaise et la capitale de la confrérie musulmane des mourides. Elle se situe à 194 km à l'Est de la capitale Dakar1.
Le mot Touba vient de l'arabe ţûbâ : « bonheur, béatitude, félicité ». La ville de Touba a été fondée en 1887 par le cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul qui a été mis en exil dans ce qui était auparavant une forêt ; avec ses disciples, il a construit cette ville. La ville de Touba est de nos jours l'une des plus grandes villes du Sénégal, de par sa démographie, son activité économique surtout tertiaire. ouba fut fondée en 1887 par Cheickh Ahmadou Bamba Mbacke.. Cheickh Ahmadou Bamba Mbacke veillera à ce que Touba présente toutes les caractéristiques d'une cite musulmane. Il tracera lui même, les grands axes de l'organisation de l'espace.
Touba a un plan radio -centrique, La mosquée et sa place en constituent le centre et la ville , la région et même le pays convergent. A côté de la mosquée, à l'Est il y a la bibliothèque et les cimetières.
Tout ceci se trouve dans un cercle de 2km de diamètre, délimité par une rocade et qui englobe aussi les maisons des fils de Cheickh Ahmadou Bamba Mbacké et des principaux Cheickh mourides. Touba va cependant connaître une évolution majeure à la fin des années 70 : une évolution démographique qui va complètement bouleverser son mode de vie et de Fonctionnement. Touba va passer d'une situation de ville de pèlerinage et de retraite pieuse, à celle d'une métropole économique de 250 000 personnes dans les années 90 ; avec plus de 50%, évoluant dans le secteur tertiaire, le commerce.
Après Dakar Touba est la ville du Sénégal qui possède le plus d'infrastructures hydrauliques , elle a le plus fort taux de croissance démographique, soit 10%. Cette explosion démographique n'est pas sans conséquence, en effet se pose maintenant le problème du maintien de l'équilibre entre le sacré et l'économique. Le centre le plus important de Touba est la Grande Mosquée dont Cheikh Ahmadou Bamba avait, en personne, décidé l'édification en 1926. En effet, découvrir le lieu et y édifier la maison d'ALLAH pour la prière fut une préoccupation majeure du Cheikh. C'est lui-même qui en a indiqué l'emplacement avant son départ en exil.
Cette mosquée est un monument islamique unique en Afrique. Les premières pierres qui ont servi à sa construction ont été apportées à Touba par les Talibés (disciples) mais ce fut Cheikh Mouhammadou Moustapha Mbacké Ibn Cheikh Ahmadou Bamba, le premier khalif général des Mourides, fils et successeur de Ahmadou Bamba, qui en commença les travaux après avoir reçu en bail de l'Administration un terrain de 400 hectares. Exécutant alors fidèlement les vœux de Cheikh Ahmadou Bamba, les Talibés Mourides continuèrent à participer activement aux travaux d'édification soit en amenant des pierres, soit en versant au Khalif des dons destinés à la poursuite de la construction.
La Mosquée fut inaugurée le vendredi 7 juin 1963 par El Hadji Mouhammadou Falilou MBacké Ibn Cheikh Ahmadou Bamba. L'inauguration du sanctuaire a attiré plus de 70.000 personnes.
La construction d'un des plus grands monuments religieux musulmans d'Afrique aura duré 32 ans, nécessité 1.800.000 heures de travail selon les estimations, 4.800 tonnes de pierres, de sable et d'acier.

 

 

Keur Moussa

Les neuf moines français qui fondèrent Keur Moussa en 1963 héritaient de la tradition du Chant Grégorien, particulièrement vénéré et pratiqué à Solesmes, l'Abbaye fondatrice. Keur Moussa resta fidèle à cet héritage, tout en s'ouvrant aux orientations données par le Concile Vatican II en cette année 1963, en matière de musique liturgique dans les pays de mission : " on accordera aux traditions musicales locales l'estime qui leur est due et la place convenable ". (Const. Lit. n° 119). Pour illustrer ce propos, et en avant-propos de cette section sur la musique, nous vous proposons de larges extraits d'une conférence prononcée par le f. Dominique à la communauté.
Le chant de Keur Moussa a une histoire qui surprend quand on en connaît les débuts. Vous en trouverez les détails dans le petit livre De Solesmes à Keur Moussa (Solesmes 2004). Ce qui se dégage dès les premières années de la fondation qui ont coïncidé avec la fin du Concile, c'est le caractère d'improvisation totale de la part des responsables du chant à cette époque. Humainement, nous n'avions pas été formés à cette tâche, ni même à la musique, en dehors de la formation soignée reçue à Solesmes, mais ne concernant strictement que le chant grégorien. C'est avec résignation et crainte que j'entrepris mes premiers essais de composition en français, puis en wolof.
En 1967, à la suite d'un voyage en France, et à la demande des personnes auxquelles je faisais entendre timidement notre tout premier enregistrement amateur réalisé par moi-même, nous avons sorti notre premier petit disque, qui comprenait 6 chants en wolof et quelques psaumes en français. Ces premiers essais furent accueillis, à mon grand étonnement, avec beaucoup de sympathie par des gens très divers : un musicien professionnel, chef d'orchestre à Paris, un bénédictin de l'Abbaye d'Orval en Belgique, un dominicain français qui écrivit pour nous dans la Vie Spirituelle, le Père Gelineau et son équipe de Liturgie qui composaient alors des chants pour les paroisses, les moines de Solesmes, dont les appréciations favorables furent pour moi une sorte d'examen de passage et enfin des ingénieurs et techniciens de la firme Decca dont plusieurs étaient de mes amis, puisqu'ils venaient chaque année à Solesmes pour les enregistrements. Il est important de nous rappeler ce qui suscitait pour l'ensemble de ces personnes si diverses par leur milieu et leur culture leur sympathie pour ces chants nouveaux, qui contrastaient avec ceux qu'on entendait après le Concile dans les paroisses. Quel intérêt trouvait-on dans les chants de Keur Moussa à cette époque lointaine ? C'est important de se le demander pour voir si nous avons gardé ce quelque chose qui suscitait les encouragements de nos amis d'alors après 40 ans d'existence.
Source site abbaye de keur moussa

 

 Tivaouane

En wolof Tiwawane est une ville de l'ouest du Sénégal, proche de Thiès. e département de Tivaouane est au cœur de l’ancien royaume du Cayor. Terroir historique, cette région a regorgé de figures aussi emblématiques que célèbres comme Cöcc Barma Fall, Khali Madiakhaté Kala, Lat Dior Diop, Elhadji Malick Sy et plus récemment Elhadji Abdou Aziz Sy Dabakh  qui tous, reposent en paix  dans son sol.
 Le département de Tivaouane constitue le  plus grand département de la région de Thiès (environ ½ de la superficie totale). Il se singularise de par sa position  et son cadre naturel  qui d’ailleurs présente beaucoup de facteurs défavorables mais le département demeure un pôle vivrier capable de fournir au pays un bon pourcentage de la production agricole. Ses éléments physiques (morphologiques, hydrogéologiques, biogéographiques, climatiques, écologiques, etc …  ) et humains  peuvent faire l’objet d’une étude intéressante et instructive. Le département de Tivaouane présente un dispositif économique sur lequel on peut aussi compter.
 Tivaouane faisait partie du royaume de Cayor, dont elle a été la capitale. Son existence était déjà signalée par le navigateur vénitien Alvise Cadamosto au XVe siècle.
En 1904, elle était la cinquième ville du Sénégal après Saint-Louis, Dakar, Rufisque et Gorée.
C'est aussi la capitale du Tidjanisme. Chaque semaine des centaines d'adeptes viennent se recueillir sur les mausolées, en particulier celui de El-Hadji Malick Sy. On y commémore aussi chaque année avec ferveur la naissance du Prophète Mahomet. Le 31 mars 2007 a eu lieu la 105e édition de cette fête du calendrier musulman appelée la Maouloud (ou Gamou).L'influence de la confrérie tidjane explique l'essor démographique spectaculaire de la ville, qui ne comptait que 7 900 habitants en 1960.En 2003, le mausolée d'El-Hadji Malick Sy, la mosquée Serigne Babacar Sy et la gare ferroviaire ont été inscrits sur la liste des Monuments historiques1.
Tivaouane est le chef-lieu du département de Tivaouane dans la région de Thiès.
Créée en 1904 avec un régime mixte, la commune est passée au moyen exercice en 1957. Tivaouane a été érigée en commune de plein exercice par l'arrêté n° 60024 du 1er février 1960.
La ville est un lieu de passage. Elle se trouve sur la route nationale n° 2 qui rallie Dakar à Saint-Louis en passant par Thiès. Dakar, la capitale, se trouve à 92 km2.
Les localités les plus proches sont Yendam, Keur Massamba Daguene, Selko, Ndiagane, Keur Assane, Ndiassane et Sintiou Pir.

Ndiassane

diassaneLe village de Ndiassane est fondé en 1883 par Cheikh Bouh Kounta à l'époque du Damel Samba Laobé Fall. Cheikh Bouh Ibn Cheikh Bounama Kounta le vénéré et guide suprême des Ahloul Kountiyou était sans contesté un homme de Dieu dont la vie, le dévouement au Miséricordieux et à son Envoyé lumineux (PSL) était nul autre pareil. Il s'était consacré au rayonnement et à la propagation de l'islam, mais aussi du culte du travail. Sa richesse spirituelle sur terre est là pour en donner une parfaite illustration. Ainsi, il a converti beaucoup d'homme qui sont d'origines diverses. Ainsi, ces derniers restèrent au Sénégal et fondèrent avec la bénédiction du Cheikh des villages comme : Mbambara Shérif, Keur Karamokho, Baliga, Thiaoune entre autres. Un peu partout au Sénégal, Cheikh Bouh Kounta fit flotter l'étendard de l'islam et de la khadria. Il s'employa aussi à la mise en place d'une bonne stratégie de lutte pour contrecarrer le paganisme.
De son vivant, Cheikh Bouh a entretenu d'excellents rapports avec les autres chefs religieux du Sénégal.
Ses relations franches et amicales avec Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et Elhadji Maodo Malick Sy sont aujourd'hui citées en exemple.
A sa mort en 1914, le lourd héritage échu à son premier khalif Cheikhal Bécaye qui institua d'ailleurs le gamou. Cheikhal Bécaye rappelé à Dieu en 1929, il sera remplacé à la tête de la communauté khadre par Sidy Lamine Kounta qui aura fait 44ans sur le khilafa en dirigeant Ndiassane et Ndank. A sa mort en 1973, le flambeau revint à son frère Elhadji Mamadou Kounta qui n'y resta que deux ans. Ensuit, ce fût Cheikh Sidy Yakhya Kounta qui lui succéda pour diriger la famille de 1976 à 1987 années de sa disparation.
A partir de cette date, le khilifat était tenu par le « khoutb », le guide, le père, le « grand père » : Cheikh Bou Mohamed qui s'est vu confier également les destinées du village ancestral des Akhloul Kountiyou du Sénégal : Ndank situé à 5km de Ngaye Mékhé sur la route de Saint-Louis. A la mort de ce dernier le 30 Avril 2006, vient l'heure du petit fils Chérif Elhadji Mame Bou Mamadou Kounta que Dieu lui donne une longue vie. 'Ndiassane vient de Ndankh premier village fondé par Cheikh Bounama Kounta. Les localités les plus proches sont Cherif Lo, Yendane, Tivaouane, Santhiou Pire, Keur Matialéne, Keur Khaly Sokhna, Keur Yoro Sadio, Ndia, Ndjitté, Wélla, Keur Birima et Ndiéné. Les Villages dérivaient de Ndiassane sont: Baliga, Thiawoune Mbambara, Senthiou Bouna, Nder, Nar, Gouye Yate et Kamatane à Kaolack.

LES CATHOLIQUES

S'ils sont très largement minoritaires, leur ferveur est incontestable. La plupart des Diolas, des Balantes, des Manjaks, des Mankagnes, des Bassaris, des Tendas-Bediks, des Coniaguis, et de nombreux Sérères et Baïnouks sont catholiques. Certains le sont traditionnellement depuis le début de la colonisation (Sérères), d'autres ont été évangélisés au milieu du siècle (Diolas), tandis que les Bassaris et les Bediks viennent à peine de recevoir les premiers missionnaires. Cette chronologie est d'ailleurs flagrante lorsqu'on écoute les prénoms chrétiens des différentes ethnies. Les prénoms sérères sont souvent démodés depuis longtemps en Europe (comme ceux des Antilles) : Rose, Rosalie, Justin, Bernardin, Saturnin, Thérèse, Augustin, Yvette, Léopold, Honorin, Marcel, Felicie, Firmin, Anatole, Aimé...... A l'inverse, dans les ethnies plus récemment converties, les prénoms sont ceux que l'on entend aujourd'hui en France : Phillipe, Eric, Jean-Marc, Sébastien, Nadège, Sophie..... Des manifestations spectaculaires sont organisées par le clergé local et toute l'opération marketing (T-shirt, télévision, casquette, radio ....) font de ces rassemblements des succès : pèlerinage à Popenguine (photo à gauche), Fête Nationale de la Jeunesse, etc....
Après de très nombreuses années de dominance européenne dans la hiérarchie religieuse sénégalaise, les croyants sénégalais sont désormais présents à tous les échelons jusqu'au plus haut : évêques, archevêques (Théodore Sarr est archevêque de Dakar depuis 2001) et un cardinal (sérères et diolas) représentent le pays à Rome ! Les missionnaires restent néanmoins européens (en bas à gauche la mission de Kédougou).
A l'inverse des Musulmans, il n'y a pas au Sénégal de temples monumentaux. La cathédrale de Dakar datant du début du siècle (construite par le fondateur des orphelins apprentis d'Auteuil, Daniel Brottier) est très sobre et finalement très peu africaine. Différentes autres églises et chapelles ont été construites sans pour autant en faire des chefs-d'œuvre d'architecture (en haut à droite la cathédrale de Saint-Louis du Sénégal). L'effort humain des organisations catholiques donnent aux chrétiens sénégalais une très bonne image qui n'est démentie nulle part même pas dans les régions les plus musulmanes du pays. (Caritas, Enda Tiers-Monde, et les centaines de dispensaires qui soignent sans distinction Chrétiens et Musulmans). Les ministres catholiques du gouvernement de l'ancien président Abdou Diouf (comme Robert Sagna à l'agriculture ou Jacques Baudin à la justice) donnent en outre une reconnaissance nationale aux Chrétiens du pays. Le nouveau «président-talibé» semble beaucoup moins tenir à cet équilibre au sein de la nation.

 

La cathédrale de Dakar

– ou Cathédrale du Souvenir africain – est la plus grande église de Dakar (Sénégal) et le siège de l'archevêché. Elle est située sur le boulevard de la République dans le quartier de Dakar-Plateau. La construction de la cathédrale de Dakar est d’emblée placée sous le signe d’un hommage aux combattants africains. Le projet lancé en 1910 est d’abord confié au père Brottier dont la santé interdit tout retour en Afrique, puis à monseigneur Jalabert.Le sanctuaire est édifié sur l'emplacement d'un ancien cimetière lébous (musulmans), alors choisi par Mgr Jalabert, onzième vicaire apostolique de Sénégambie pour que les morts d'Afrique y soient symboliquement honorés et réunis. Le terrain avait été concédé par le gouvernement. La cathédrale est consacrée par le cardinal Verdier, archevêque de Paris, le 2 février 1936.  Les obsèques de l'ancien Président Léopold Sédar Senghor y ont été célébrées en 2001.
Le cardinal Hyacinthe Thiandoum, décédé en 2004, y repose à l’arrière de l’autel, près de la statue de Notre-Dame des Victoires, sainte patronne de la cathédrale. L'édifice a été récemment restauré.
L'édifice monumental, conçu par l'architecte Charles-Albert Wulffleff, puise son inspiration à de multiples sources : tours de style soudanais, coupoles et terrasses byzantines, cariatides auxquelles des jeunes filles peul ont prêté leurs traits. Des matériaux africains (grès rose du Soudan, marbres de Tunisie, bois massifs du Gabon, tapis de Ouagadougou) sont associés aux dalles en granit de Bretagne ou aux ornements de bronze réalisés à Auteuil par les orphelins du Père Brottier.
Une vaste coupole éclairée par vingt fenêtres occupe le centre d'une construction en forme de croix grecque. Des portiques prolongent trois des bras de la croix. Le chœur, entouré d'un déambulatoire donnant accès à cinq chapelles, occupe le quatrième.
Sur le grand portique d'entrée, flanqué de deux tours, s'affichait en lettres capitales l'inscription suivante : « À ses morts d'Afrique la France reconnaissante »1. Depuis le texte d'origine a été remplacé par un autre : « À la Vierge Marie Mère de Jésus le Sauveur ».

L'ANIMISME

Que dire de l'animisme si ce n'est que c'est la religion officieuse de 75% des Sénégalais ! Certes seuls quelques Casamançais, Bassaris, Coniaguis ou Tendas sont ouvertement et uniquement fétichistes. Leurs noms, leurs fêtes, leurs rites sont ancestraux et rendent hommage aux esprits et aux ancêtres. Les amulettes, masques, gri-gris et potions magiques préparés par quelque sorcière ermite sont utilisés quotidiennement par la famille. Mais à côté de ces animistes «de souche» se trouvent la majorité des Sénégalais certes catalogués comme catholiques ou musulmans mais qui craignent ou vénèrent les esprits autant voir plus que les premiers ! Si rares sont les Sénégalais qui ne portent pas de gri-gris préparés à l'écart par un marabout. Le nombre d'amulettes ou d'ingrédients magiques vendus au marché Tilène à Dakar montre ce besoin de «paranormal». Les guérisseurs font également partie de cet univers très africain qui respecte tant les pouvoirs réels ou supposés des forces de la nature. Souvenons-nous (et que ceux qui nous contrediront se cachent car les témoignages et les articles de journaux sénégalais sont nombreux) que pratiquement chaque année dans tout le pays et même à l'Université de Dakar on lynche ou même on tue des soit-disant «réducteurs de sexe».... Photo à droite : fête traditionnelle diola en Casamance.

 

La confrérie des layènes

est une des confréries du Sénégal, originaire de Yoff, village lébou devenu l'une des communes d'arrondissement de Dakar.

D'abord islamisés, les villageois répondent à l'appel de Seydina Limamou Laye, le 24 mai 1883 qui se présente comme le « Bien Guidé » ou « Mahdi » encore attendu par les autres musulmans dans le monde.

Il les invite à encore plus de sincérité et pureté dans les prières, et à continuer à observer les rites musulmans :

  • ablutions (les Layènes se lavent jusqu'au genou et ne s'arrêtent pas aux chevilles lors de leurs ablutions) ;

Il est confronté aux castes, à l'islam orthodoxe, au gouverneur français qui redoute la constitution d'une force d'opposition.

  • Les invocations

Le culte repose essentiellement sur la glorification et les louanges chantées à toutes les fêtes religieuses ou avant les prières. Quel que soit l'endroit dans le monde, le croyant layène se doit de constituer un rassemblement ou une association pour se regrouper afin de faire des invocations, récitations, et pour approfondir sa connaissance du Coran.

Ainsi le croyant layène assure sa purification en évitant les mauvaises actions et en multipliant les bonnes.

 La purification

Le disciple doit se repentir pour nettoyer son âme de toute impureté, pêché, désobéissance, et doit abandonner la pratique du culte des génies.

Il doit nettoyer ses vêtements ainsi que le lieu de prière, sans oublier les ablutions du corps.

La prière

Il faut respecter ce pilier de l'islam en suivant les heures de prières.

La Confrerie Omarienne

Oumar Tall, de son vrai nom El Hadj Oumar Saïdou Tall, (Umar al-Fûtî ou Omar Seydou Tall) est un conquérant et souverain toucouleur. Il est né à Aloar dans le Fouta-Toro, dans l’actuel Sénégal, entre 1794 et 1797 et est mort de l'explosion accidentelle de son stock de poudre dans les grottes de Déguimbéré dans le pays Dogon le 12 févier 1864. Il est le fondateur de l'Empire toucouleur.

Né entre 1794 et 1797 à Halwar, il est le fils de Seydou Tall et de Sokhna Adama Thiam. Il est le quatrième fils de son père et le huitième de sa mère. Toucouleur descendant d'une grande famille de notables et chefs religieux, il a commencé à approfondir sa connaissance de l’islam grâce à Abd el-Karim, un lettré musulman originaire du Fouta-Djalon, membre de la confrérie Tidjaniya. À partir de 1827 et pendant dix-huit ans, Omar Seydou tall entreprend plusieurs voyages. Il se rend à Hamdallaye sur le Niger où il rencontre Amadou Cheikhou, puis séjourne plusieurs mois à Sokoto à la cour de Mohammed Bello. Il traverse ensuite le Fezzan et se rend au Caire avant d’atteindre La Mecque où il reçoit les titres d’El Hadj et de Calife de la confrérie soufi Tidjane pour le Soudan (1828). Il séjourne ensuite à l’Université al-Azhar du Caire, puis chez le sultan du Bornou dont il épouse une fille, à la cour de Mohammed Bello dont il épouse également une fille, enfin à Hamdallaye chez Amadou Cheikhou, qui cette fois-ci l’accueille beaucoup moins favorablement. Puis il est emprisonné par le roi animiste bambara de Ségou. Lorsqu’il est relâché, il se rend dans le Fouta-Djalon où l’almami l’autorise à créer une zaouïa (1841). Pendant treize ans, il prêche la doctrine de la Tidjaniya d’abord au Fouta-Djalon, puis à Dinguiraye (actuelle Guinée) en 1848.

A Dinguiraye, il prépare le djihad (guerre sainte). Il acquiert une réputation de saint et rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son armée. Son armée, équipée d’armes légères européennes reçues de trafiquants britanniques de Sierra Leone, s’attaque à plusieurs régions malinkées à partir de 1850. Il occupe sans difficulté les territoires du Mandingue et du Bambouk (1853), puis attaque les Bambaras Massassi dont il prend la capitale Nioro (1854). En 1856, il annexe le royaume bambara du Kaarta et réprime sévèrement les révoltes.

Luttant contre l’armée coloniale française, il fait construire un tata (une fortification) à Koniakary (77 km à l'ouest de Kayes). En avril 1857, il déclare la guerre contre le royaume du Khasso et assiège le fort de Médine, qui sera libéré par les troupes de Louis Faidherbe le 18 juillet 1857.

Entre 1858 et 1861, El Hadj Oumar Tall s’attaque aux royaumes bambaras de Kaarta et de Ségou. Le 10 mars 1861, il conquiert Ségou qu’il confie un an plus tard à son fils Ahmadou pour partir à la conquête d’Hamdallaye, capitale de l’Empire peul du Macina qui tombera le 16 mars 1862 après trois batailles faisant plus de 70 000 morts. Obligé de se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara, il disparait dans une grotte le 12 février 1864. Son neveu Tidiani Tall sera son successeur et installera la capitale de l’Empire Toucouleur à Bandiagara. Son fils Ahmadou Tall règne à Ségou, jusqu’à l’occupation française en 1893


Mû par l’idéologie universaliste de l’islam et par un projet de rénovation égalitaire de la société, El Hadj Oumar encourage le libéralisme de la confrérie Tidjaniya, dont il est le représentant, et se promet d’imposer une « fraternité transcendante » aux peuples du Soudan occidental.

El Hadj Oumar gouverne ses États comme une théocratie, assisté par un conseil comprenant quelques grands marabouts, entre 1842 à 1858 hams fuis le roi du sénegal.certains de ses frères et des compagnons de pèlerinage. La loi coranique est le principe fondamental du gouvernement. Sur le plan administratif, El Hadj Oumar s’inspire du modèle égypto-turc avec la division du pouvoir en en un gouverneur civil (pacha) et un gouverneur militaire (bey). Chaque province dispose d’une puissante forteresse (tata) commandée par un chef militaire dirigeant une importante garnison.

La Confrerie Qadria

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Fondée par Abdoul Qadir Al-Jilali, de Bagdad, au 15ème Siècle, elle constitue la plus ancienne confrérie. Au Sénégal, on en retrouve une branche, établie par Cheikh Bounaama Kounta, religieux né à Bou Lanouar (Mauritanie), qui se fixa au Kayor, où il fonda Ndanklé. Son fils, Cheikh Bou Kounta (1840-1914), fit de Ndiassane - où il s’installa en 1885 - un important centre Qadir. A sa mort, il fut remplacé successivement par ses cinq fils dont le dernier est l’actuel   Khalife. Chaque année, le Gamou (jour de la naissance du prophète) de Ndiassane attire de nombreux fidèles. Les cheikh des autres branches (Fadelia et Sidia) de la confrérie demeurent en Mauritanie. La Qadria reconnaît la primauté du mysticisme et commande de se placer sous l’autorité d’un cheikh.