La population sénégalaise est estimée à environ 14 millions d'habitants. Elle est composée de plusieurs ethnies : wolofs, Sérères, Peuls, Diolas, Mandingues, Malinkés, etc.

Le Sénégal, c'est l'Afrique des mille et une cultures et civilisations. C'est aussi la chaleur d'un accueil réputé : la Téranga. Cette dernière, est une empreinte de chaleur purement sénégalaise, de gentillesse et de multiples attentions, inspirées des coutumes et traditions, que les populations partagent volontiers avec leurs visiteurs. Cet accueil chaleureux permet le plus souvent de nouer des relations sincères et véritables avec un peuple aux qualités humaines indéniables. L'étranger aura de très grandes chances d'être l'objet de cette attention particulière car cette pratique est omniprésente dans tout le pays. Ainsi, il n'oubliera jamais que le Sénégal sans la Téranga ne serait pas le Sénégal.

Démographie

En 2014, la population du Sénégal était estimée 14 millions d'habitants, soit une densité moyenne de 67 habitants au km². Cette moyenne cache une répartition extrêmement inégale de la population, avec une opposition entre le sous-peuplement de l’Est (avec des densités de l’ordre de 1 à 5 habitants au km2), et une forte concentration sur la côte (la densité de la région de Dakar dépasse les 4 000 habitants au km2) ainsi qu’au centre, dans les zones de culture de l’arachide. Liés aux contraintes naturelles et à des facteurs historiques, ces contrastes ont été accentués ces dernières décennies par l’exode rural (ce phénomène intéressant plus particulièrement les jeunes). Le Sénégal possède l’un des taux d’urbanisation les plus élevés d’Afrique noire (50% en 2003). Le développement des centres urbains absorbe une grande partie de la croissance de la population sénégalaise qui a plus que doublé en trente ans (de 5 millions en 1975 à 8,5 millions en 1995 et près de 12 millions au milieu des années 2000). Cette expansion démographique (le taux de croissance décennal de la population a été de 30,5% pour la période 1995-2005) est principalement due à l’accroissement naturel de la population (2,3% en 2006), résultant à la fois du recul de la mortalité (9,4 p. 1 000 en 2006) et d’une vigoureuse natalité (32,8 p. 1 000 en 2006).

Outre son inégale répartition, le dépeuplement des campagnes au profit des villes et sa croissance rapide, la population sénégalaise se caractérise par sa jeunesse : au milieu des années 2000, les moins de 25 ans représentent plus 60% de la population, et les plus de 65 ans environ 3%.

Villes principales

Dakar, la capitale, qui compte 2,2 millions d'habitants, est le principal port du pays ainsi que le premier pôle économique. Il sert également de port maritime au Mali ; un quai spécialement dédié à ce pays enclavé en reçoit les matières premières par le chemin de fer Dakar-Niger. Les autres grands centres urbains sont Thiès, Kaolack, Saint-Louis, tous situés dans l’ouest du pays. Tambacounda est la principale ville du Sénégal oriental. Le long du fleuve Sénégal, Podor, Dagana, Matam et Bakel, comptoirs de traite ou postes militaires français édifiés au XIXe siècle à l’époque de la pénétration française, sont devenus des agglomérations avec la sédentarisation des nomades et l’essor des échanges avec la Mauritanie et le Mali. A Rosso, de part et d’autre du bac qui traverse le fleuve et complète la route Dakar-Saint-Louis-Nouakchott, une population de plus en plus nombreuse s’est établie, le fleuve faisant ici office de frontière avec la Mauritanie.

Groupes ethniques, langues

La population sénégalaise présente une forte diversité ethnique. On peut distinguer plusieurs grands groupes de population.

 

Les Woloffs:

WoloffRagazzapeuple d’agriculteurs musulmans cultivant principalement l’arachide dans le centre du pays, peuvent être regroupés avec les Sérères, Balantes et Mansoankas  C'est l'ethnie la plus importante du pays. Ils sont cultivateurs  du Sud de la Casamance, leur spécialité est la culture d'anacardier dont ils tirent de la pomme le vin de cajou appelé Cadjou. L'exportation vers l'Inde de la noix de cajou donne en outre un force économique importante aux villages installés en pays balantas. L'élevage de boeufs est également un activité traditionnelle prédominante tant le sacrifice de ce bovin est important dans toutes les étapes de la vie (initiation, mariages, décès, etc...).

Les Peulhs:

peulC'est incontestablement une des ethnies les plus connues d'Afrique et sûrement la plus disséminée : ils représentent un pourcentage non négligeable de la population dans les pays suivants : Mauritanie, Sénégal, Mali, Tchad, Guinée, Guiné-Bissau, Sierra-Léone, Libéria, Burkina, Niger, Nigéria mais sont descendus durant leurs conquêtes jusqu'en Centrafrique ou au Cameroun! A travers les pays, on les appelle de nombreuses manières : les Peulhs, les Fulas, les Fulanis, les Pulaars, les Haal-Pulars, ....mais la langue reste la même et les coutumes sont inchangées depuis les ancêtres. Musulmans orthodoxes ou membres de la confrérie Tidjane, leur activité traditionnelle est l'élevage. Mais au fil des années, les difficiles conditions climatiques et l'explosion démographique les ont forcés à exercer d'autres professions : coiffeur, taximan et petit marchand sont les principales. Leur petite taille, leur teint clair et leurs traits fins les font souvent passer pour des métisses. Les légendes touchant à l'origine des Peulhs sont très nombreuses. On dit par exemple qu'ils viendraient d'Ethiopie ! Leurs similitudes avec les guerriers Massaïs du Kenya sont nombreuses : peuple nomade vénérant les bovins qui font leur richesse à tel point qu'en tuer ou en vendre un est un acte impensable. Cette vénération fait la pauvreté des Peulhs car leur travail ne leur rapporte pas de quoi vivre. Les troupeaux devant rester dans la famille il n'est pas rare de voir se concrétiser des mariages entre proches cousins. Les bovins de plus en plus nombreux n'ont plus de quoi se nourrir et meurent de faim durant les mois secs de l'année. On accuse pour cela les Peulhs d'appauvrir le pays et de contribuer à la désertification par l'appauvrissement des sols. Les noms de famille sont très peu variés : plus de la moitié des Peulhs s'appellent Bâ, Baldé ou Diallo ! Bâ est cependant plus courant en Guinée. Les prénoms masculins sont les mêmes que les autres ethnies musulmanes (Mamadou, Abdoulaye, Lamine...). Les prénoms féminins ont eux plus tendanceà ajouter le suffixe "mata" : Oulimata, Fatoumata, .... NénéGalé est également assez courant chez les Peulhs. 

Activité traditionnelle en milieu rural : Élevage

 

Les Sérères:

  Village-Serere                                                                                                                    

Sérères sont un peuple habitant le centre-ouest du Sénégal, au sud de la région de Dakar jusqu'à la frontièregambienne. Ils forment, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls. Environ un Sénégalais sur six est d'origine sérère. Quelques groupes Sérères sont également présents en Gambie et en Mauritanie.

Les Sérère constituent l'une des plus anciennes populations du Sénégal. Physiquement, ils appartiennent au type nilotique, c'est-à-dire qu'ils ont une taille haute et élancée, le teint noir et les traits fins. Partis des régions de la vallée du Nil, Égypte-Nubie, ils sont passés par le Gabou (région mythique) et se sont arrêtés au niveau de la vallée du fleuve Sénégal, région qui allait devenir le Tekrour, ensuite le Fouta-Toro. Les Sérères vont d'abord partir du Tékrour à l'époque de l'empire du Ghana, pour arriver définitivement dans les régions du Sine-Saloum où ils ont créé les deux royaumes sérères, le Sine et le Saloum. C'est la noblesse guelwar née de l'union entre Sérères du Sine-Saloum et Mandingues venus du kaabu, qui régna sur ces deux royaumes qui ont tous deux été vassaux de l'empire Djolof, dont ils ont devenus indépendants à la fin du XVIe siècle, Les Sérères sont en partie, avec d'autres ethnies, les ancêtres des Wolofs. Ndiadiane N'diaye l'ancêtre des wolofs d'après la tradition orale a reçu son nom, N'diaye, des Sérères. Les Lébous sont également descendant des Sérères.

 

Les Balantes:

bambaraont souvent le teint assez clair.  
La "parenté à plaisanterie" fait dire aux autres ethnies que les Balantes sont des voleurs. L'origine de cette réputation tient au fait que pour prouver son courage à sa future épouse, un Balante doit voler un boeuf ! 
Si on peut croiser tant d'hommes portant un bonnet rouge, c'est que cet attribut montre leur état d'initié, statut auquel ils ne peuvent accéder qu'après les épreuves du bois sacré (le Balante doit être marié et avoir des enfants pour être initié et être circoncis). L'année 2002 a marqué une date importante dans la vie des Balantes puisque c'est une année d'entrée dans le bois sacré pour les jeunes futurs initiés (les entrées dans le bois sacré ne se font pas chaque année). Cette attachement aux traditions fait que les Balantes son majoritairement adeptes des croyances traditionnelles même si, en ville, quelques familles sont catholique.

Activité traditionnelle en milieu rural : Chasse, agriculture, fabrication d'alcool (cana et cajou).

 

Manjaks  :

manjakLes Manjaks (on écrit également manjack ou manjaques) consituent la communauté la plus dynamique de la Casamance. Quoi dire d'eux sinon qu'ils sont multicartes ! En zone rurale, ce sont des agriculteurs émérites. De la culture du riz à la récolte du vin de palme, leur talent dans ce domaine est incontestable. Mais ils excellent également dans l'artisanat. En Casamance, mais aussi dans tous les pays frontaliers, quelle ville n'accueille t'elle pas un tisseran manjak ? En effet, l'artisanat du tissage de tissu et de pagnes est une véritable tradition chez les Manjaks.
En Casamance, les Manjaks sont principalement adeptes des croyances traditionnelles. Cependant, nombreux sont également les catholiques ainsi que quelques musulmans.
Très tôt, la communauté manjaku s'est ouverte au monde. Les premiers immigrés africains en Europe furent souvent des hommes manjaku, embarqués comme matelots dans les navires marchands. La guerre d'indépendance en Guinée Bissau fut également une raison pour essayer de trouver plus de prospérité ailleurs. La plupart des Manjaks du Sénégal sont d'origine bissau-guinéenne. En Europe, et surtout en France, la communauté manjak installée parfois depuis plusieurs générations garde de forts liens avec le village d'origine. Les associations de ressortissants manjaks sont innombrables et les fonds récoltés permettent d'initier des projets importants : écoles, dispensaires, etc... Parallèlement à ça, de nombreux Manjaks investissent en Casamance dans des commerces, taxis, bars, etc... Economiquement puissante, la communauté manjak est aussi le vivier d'un grand nombre de sportifs de renommée internationale, principalement dans le domaine des arts martiaux et du football. Les noms de famille les plus répandus sont Mendy, Gomis, etc...
Les Manjaks sont présents dans les pays suivants : Gambie, Casamance, Casamance.
Activité traditionnelle en milieu rural : tissage, culture

 

 

Diolas  :

diola_feteIls sont assez nombreux dans les régions de ziguinchor. En fait les Diolas sont divisés en de nombreuses communautés qui parfois ont des langues assez différentes : les Essyls, les Fognis, les Erings, les Bayots ou les Floups font partie de ces sous-ethnies diola qui ont donné leurs noms aux terroirs qu'ils occupent. Les plus nombreux en Casamance sont les Floups et les Bayots... Les plus connus sont sans aucun doute les Floups dont le roi, le roi d'Oussouye (en Casamance), exerce encore des pouvoirs traditionnels importants.

Ils sont pour la plupart agriculteurs et excellent dans la culture du riz à laquelle ils ont apporté des techniques agricoles très avancées. Mais les missions catholiques prodiguant un enseignement de qualité, notamment en Casamance, de l'autre côté de la frontière, on les retrouve aujourd'hui parmi les cadres les plus élevés de l'économie, de l'administration ou de la politique. Un des présidents par intérim après la chute de Nino fût d'ailleurs un Diola : Malam Bacam Sagna (Sanha). 
Une partie importante de la présence diola en Guinée Bissau est constituée de réfugiés harcelés par l'armée sénégalaise en Casamance où nombreux sont les villages qui ont été anéantis. Le chef emblèmatique de la rebellion est d'ailleurs diola : l'abbé Augustin Diamacoune. Leurs noms de famille les plus courants sont Diatta, Badji, Sagna, Goudiaby, Mane, Sanne, Badiane, Bassene, Himbane, etc.. Si de nombreux Diolas sont musulmans au Sénégal (les Fognis), la plus grande partie des Diolas de Guinée Bissau sont soit catholiques soit adeptes des croyances traditionnelles.

Les Diolas sont présents dans les pays suivants : Casamance, Gambie, Casamance
 Activité traditionnelle en milieu rural : Agriculture

 

Mankagnes  : 

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apparentés culturellement et linguistiquement aux Manjaks et aux Pepels, ils occupent la même zone de peuplement en Casamance. Leur activité principale est l'agriculture qu'ils pratiquent notamment dans le secteur de la riziculture mais également dans les vergers (mangues, anacarde, etc...). 
Beaucoup ont choisi de se convertir au catholicisme et la proportion de chrétiens chez les Mankagnes est supérieure à celle que l'ont retrouve chez leurs cousins Manjaks et Pepels. Parmi leurs noms de famille les plus répandus on peut citer Samy et Badiana. L'amitié qu'on a pour les Mankagnes, notre famille, nous fera dire avec partialité qu'en plus d'avoir la meilleure gastronomie du pays, les Mankagnes ont un sens de l'honneur infaillible en plus de faire preuve au quotidien de gentillesse, de générosité et de loyauté. C'est chez les Mankagnes que l'étranger est le mieux accueilli ("étranger" au sens large car l'étranger en Afrique est celui qui n'est pas de la famille). Bref, Viva Mankañas !
Commentaire d'un internaute (octobre 2007) : J'ai été trés charmé de voir le commentaire que l'auteur du site afait sur les Mancagnes et qui traduit la réalité; la seule chose que j'aimerais ajouter c'est qu'il a oublié ou qu'il ne sait aps que les Mancagnes, en fait, sont des Peuls qui ont quitté le Fouta Djalon actuel des villages d'origine de Popadara et Duka pour refuser toute islamisation. D'ailleurs jusqu'à présent les Peuls les considèrent comme des Foulbés non fulaphones. Je suis moi-même un mancagne descendant en ligne direct de la chef traditionnelle mancagne qui régne sur les Mancagnes depuis 1530. Merci je me tiens à votre disposition pour d'autres renseignements sur les Mancagnes
Activité traditionnelle en milieu rural : Agriculture


Baïnouks  :

BanouksIls sont peu nombreux en Casamance  et occupent quelques rares villages ou quartiers. Comme les communautés du Nord du pays, ils sont souvent agriculteurs (riz, mil, etc...) et éleveurs. Ils sont aussi souvent catholiques que musulmans. Le nom de famille Baïnouk le plus répandu est Diandy. Il semble qu'ils constitue l'ethnie la plus ancienne de Casamance. Activité traditionnelle en milieu rural : Chasse-cueillette
Les Mandingues:

00178-MEDle groupe "mandingue", héritier de l'Empire du Mali, est formé par de nombreuses communautés ethniques aux traditions et aux langues qui diffèrent sensiblement. Mandingues, Malinkés, Socés ou Bambaras sont présents dans toute l'Afrique de l'Ouest. En Casamance, les régions centrales et orientales du pays accueillent de nombreux villages mandingues.
Mandingues  : c'est le principal groupe mandingue en Casamance. Activité traditionnelle en milieu rural : Commerce-élevageMalinkés : malgré leur religion musulmane, ils sont considérés comme les grands sorciers dans les villages où ils habitent. Leur animal fétiche, le lion, est présent dans tous les récits et légendes, et nombreux sont ceux qui paraît-il se transforment en félins sanguinaires. Comme les Bambaras, les Malinkés sont des Mandingues. Assez nombreux dans le Sénégal oriental à la frontière malienne, ils vivent en quartier clos et les vieux sont craints de la population. Si vous voyez un jour un homme recouvert de feuilles et de boue et suivi par un jeune apprenti, soyez certain que c'est un Malinké qui contre quelques pièces va de case en case prédire le futur aux mères de famille à la fois amusées et inquiètes.



Activité traditionnelle en milieu rural : AgricultureSocés 25 000 au total dans les pays suivants : Sénégal, Gambie, Mali, Casamance
Activité traditionnelle en milieu rural : Élevage

Soninkés:

SoninksEthnie Mandingue du Mali et du Nord est du Sénégal ayant émigré jusqu'en Guinée.
Activité traditionnelle en milieu rural : Élevage

Bambaras: 
Le noyau de l'ethnie se trouve au Mali. Les quelques rares Bambaras bissau-guinéens vivent dans l'Est du pays. Musulmans convaincus ils n'ont pas cette réputation de sorciers que cultivent leurs cousins Malinkés.
Activité traditionnelle en milieu rural : AgricultureDiarankés  Ethnie du Nord-Est de la Casamance, proche des Mandingues, peu nombreuse.

Activité traditionnelle en milieu rural : AgricultureSoussous  : Les Soussous sont l'ethnie majoritaire sur la côte de Guinée-Conakry. Ce sont les habitants principaux de Conakry comme les Lébous le sont à Dakar ou les Papels à Bissau. Quelques communautés soussou vivent dans le Sud de la Casamance
Activité traditionnelle en milieu rural : Agriculture-chasse

Bassaris  : 

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connus pour avoir conservé leurs traditions, ils habitent dans les villages les plus inaccessibles du Sénégal. Cachés dans les montagnes on ne peut souvent les atteindre qu'à pied. Leur langue n'est connue que d'eux-seuls. Certains ont été évangélisés par les missionnaires présents depuis 1975 (Mission du Père Jean à Salémata-Sénégal). Quelques Bassaris vivent dans l'extrême Nord-Est de la Casamance. Leur hiérarchie sociale est la même qu'au début du siècle lorsque les premières invasions peulh les ont poussés sur les plus hauts sommets du Fouta Djalon. Chasseurs émérites, ils sont également d'habiles apiculteurs. Ils n'ont pas plus d'une dizaine de noms de famille parmi lesquels figurent Bianquinch ou Boubane (tous leurs noms de famille commencent par le lettre B).
Activité traditionnelle en milieu rural : Chasse-cueillette

Coniaguis :
Coniagui_woman_Guinea_1953de la même famille ethnique que les Tendas et les Bassaris, leurs langues présentent quelques similitudes. Comme ces derniers ils sont très peu nombreux et vivent dans les collines du Fouta Djalon mais plutôt du côté guinéen (Youkounkoun). Complètement animistes c'est un des peuples les plus discrets et isolés d'Afrique de l'Ouest.
Activité traditionnelle en milieu rural : Chasse-cueillette

Education et institutions culturelles

En 2005, 42% des adultes de la population est alphabétisée. L’école est obligatoire pour tous les enfants âgés de 7 à 12 années. Cependant, en 2002–2003, 80% des enfants dans la tranche d’âge concernée sont scolarisés à l’école primaire, et seulement 19% dans l’enseignement secondaire (et 3,5% dans l’enseignement supérieur). De nombreux étudiants sénégalais (environ 80 000 pour l’année 2003-2004) étudient à l’étranger : 10% d’entre eux sont inscrits dans les universités françaises, contre 14% en Grande-Bretagne et 30% aux États-Unis (les échanges culturels, politiques et commerciaux avec les États-Unis se sont démultiplié à partir du milieu des années 1990).

Jusqu’à l’indépendance en 1960, l’université de Dakar, fondée en 1949, a reçu les étudiants des autres pays francophones de l’Afrique sahélienne en attendant la création de pôles universitaires dans leur pays respectif. Elle a été à l’origine des premières recherches en histoire et en ethnologie africaines dans la région. Dakar, où s’est tenu le premier festival mondial des Arts nègres en 1966, abrite un musée des beaux-arts, un musée d’ethnologie et, sur l’île de Gorée, au large de Dakar, un musée d’histoire de la mer et la «Maison des esclaves», haut lieu de visite pour les Américains d’origine africaine (Afro-Americans) en quête de leurs racines.

 

Les étrangers

 

 

Les Nars :

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 "Nar" est la dénomination générale des habitants d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ils ont au Sénégal une très grande importance puisqu’ils constituent la première communauté étrangère juste avant les Français. Les deux nationalités les plus représentées sont les Libanais et les Maures de Mauritanie néanmoins très différents. On peut également constater depuis 2 ou 3 ans une arrivée massive d’Algériens qui se sont installés dans la Région de Dakar pour fuir soit les islamistes soit le gouvernement... Il est vrai que le Sénégal est un riche parmi les pauvres et qu’il est démocratique. La vie y étant bon marché ces Algériens y ont trouvé une quiétude qu’il n’ont plus dans leur pays. Les Marocains sont peu nombreux mais très appréciés puisqu'ils sont les seuls membres du monde arabe à respecter le peuple Noir et à ne pas faire montre de racisme envers les Sénégalais. L'amour entre le Maroc et le Sénégal est vieux de plusieurs centaines d'années puisque le Sénégal dans son histoire a eut de nombreux échange avec ce pays. Aujourd'hui, le Maroc et le pays non occidental à recevoir le plus d'étudiants sénégalais. Les Maures restent néanmoins les Nars les plus nombreux. Il sont facilement reconnaissables puisqu’ils portent presque tous une longue Djelabbah bleue et une barbe. Avares de parole leur mode de vie et leurs activités peuvent paraître étranges aux yeux des européens. Ils ne se mélangent que rarement aux Sénégalais et vivent le plus souvent une vie de célibataire endurci. Une grosse partie du petit commerce sénégalais leur appartient et constitue une de leurs deux activités, la seconde étant la fabrication de bijoux et autres objets en argent. N’ayant pas de loisirs, la quasi-totalité de leurs bénéfices retourne en Mauritanie. Leur répartition est très bien organisée puisque dans les plus petits villages reculés ils tiennent parfois l’unique boutique.
Leur artisanat en argent est très beau et bon marché bien que le métal utilisé ne soit pas très pur.
Les Libanais estimés à près de 40.000 (dont à peine 25% ont la nationalité
sénégalaise) vivent également en cercles plutôt fermés. Leurs activités sont très variées mais en règle générale, ils détiennent les moyens commerces. Les tissus et la restauration rapide (chawarma) sont leurs professions phares mais de nombreux médecins, chirurgiens et autres professionnels de la médecine exercent dans le pays. Ils sont également présents sur la totalité du territoire mais dans les grandes villes uniquement. La presse africaine leur reproche parfois leur manque d’intégration (mariages entre Libanais,etc...). Ils sont issus soit de la vague ‘’coloniale’’ soit des exodes provoqués par la guerre du Liban.

 

Ethnies & Religions au Sénégal 

 

Comment définir une “ethnie” ?

Selon le dictionnaire Larousse, il s’agit d’un “groupement humain possédant une structure familiale, économique et sociale homogène, et dont l’unité repose sur une communauté de langue, de culture et de conscience de groupe“.

Au Sénégal, les ethnies sont nombreuses sur un territoire restreint et l’on distingue des sous-groupes à l’intérieur de plusieurs d’entre elles.

Liste alphabétique des ethnies rencontrées au Sénégal :

  • Badiaranké : Population répartie sur un petit territoire au sud-est du Sénégal, en Guinée et en Guinée-Bissau.
    Leur nom provient du Mont Badiar et la région s’appelle le Badiar. La population totale est estimée à 12 200 individus.
    Ils pratiquent différentes religions (Islam, Christianisme, Animisme).

  • Baïnouk :  Population initialement forestière (estimée à 34 500 individus) répartie en Casamance, en Guinée-Bissau et en Gambie.
    Les Baïnouks composeraient la population la plus ancienne du Sénégal.
    Ils pratiquent différentes religions (Islam, Christianisme, Animisme).
  • Balantes : Population répartie sur la Casamance, la Guinée-Bissau et la Gambie. En 1988, leur population était estimée à 54 398 individus. Ils pratiquent différentes religions (Islam, Christianisme, Animisme).
  • Bambaras : Population mandingue établie principalement au Mali et dont la langue est le bambara. Ils sont aussi implantés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée,  en Guinée-Bissau, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal. En 1988, leur population vivant au Sénégal était estimée à 91 071 individus. Ils pratiquent différentes religions (Islam, Christianisme, Animisme).
  • Bandials : Population établie en Casamance dont la langue commune est le bandial.
    La population était estimée à 10 125 individus en 2012.
  • Bassari : Population établie principalement sur les plateaux du Sénégal oriental et dans le nord de la Guinée.
    Selon certains scientifiques, les Bassari seraient apparentés aux Bantous d’Afrique centrale et australe.
    En 2014, leur population était estimée à 17000 individus.
    Ils pratiquent les religions traditionnelles (animisme).
  • Bayot : Population implantée en Casamance, en Gambie et en Guinée-Bissau.

    Leur langue commune est le bayot.

Homme Bassari
  • Bédik : Population établie en altitude dans le sud-est du Sénégal (arrondissement de Bandafassi), à proximité de la Guinée.
    Les villages d’altitude, d’accès difficile, où vivent les Bédiks sont Elyés-Haut, Bantata, Inéré, Etyès-Bas, Mangamas, Andyèls, Etyowars, Iwol, Landinis, Andiels, Bandafassi ou Ibel. Leur population était estimée à 3 375 individus en 2002. Leur langue commune est le bédik. Implantés dans une région de faible islamisation, les Bédiks ont une religion propre associant les croyances traditionnelles au catholicisme (Ils croient en un dieu créateur et à la résurrection des corps après la mort. Quelques-uns sont chrétiens et une case-église a été construite à Iwol).
  • Coniaguis : Population établie au Sénégal et en Guinée, au Nord-Ouest du Fouta Djallon, dans une région de basses collines. Ils émigrent vers les centres urbains de Guinée et du Sénégal, ne restant majoritaires que dans une région géographiquement très restreinte, autour de l’ancienne préfecture Youkounkoun, dans le nord de la Guinée. Leur langue commune est le coniagui parlée par 23 670 personnes , dont 18 400 au Sénégal (estimation de 2007) et 5 270 en Guinée (estimation de 2001).
  • Diakhankés : Etablis au Sénégal, en Guinée, au Mali et en Gambie, ils sont d’origine soninké et appartiennent au groupe des Mandingues. Leur population est estimée à 70 000 personnes. Ils pratiquent l’Islam.
  • Diallonkés : Ils sont un peuple présent en Guinée, en Sierra Leone, au Sénégal et au Mali. À l’époque de l’empire du Mali, les Diallonkés vivaient sur les plateaux de l’actuel Fouta-Djalon et étaient agriculteurs. Pour les Diallonkés qui restent au Fouta-Djalon, certains se sont convertis à l’islam. Ceux qui ont refusé ont été réduits en captifs par les Peuls qui régnaient alors sur la région.
    De nos jours les Diallonkés pratiquent encore quelques rites anciens qu’ils ont conservés et sont presque tous musulmans. Mandingues, ils portent des patronymes tels que Cissé, Camara, Touré, Doucouré, Souaré, Soumaré, Diakité, Soumah etc.
    La hiérarchie sociale est la même que pour la plupart des ethnies mandingues : noblesse, artisans castés,  griots et autrefois les captifs.
    Comme toutes les ethnies africaines, les Djallonké pratiquent le culte des ancêtres.
    Ils parlent le Jalonké.
Homme diola - 1902
  • Diolas : Établis sur un territoire qui s’étend sur la Gambie, la Casamance et la Guinée-Bissau, les Diolas sont composés de plusieurs sous-groupes.
    Leur identité se caractérise par l’usage des langues diola et leur histoire marquée par leurs contacts avec les puissances européennes depuis 1456.
    Les Diolas sont principalement des riziculteurs et des récolteurs de vins de palme (Bunuck). Ils pratiquent les activités de chasse, d’élevage, de pêche, etc.
    Les fruits (mangue, orange, mandarine, ananas, papaye, goyave, pamplemousse, etc.) ainsi que les légumes sont également présents dans les milieux diolas. L’autosuffisance alimentaire est un aspect très important chez les Diolas…
    L’épargne occupe une place primordiale et permet de financer les besoins familiaux, communautaires ou des cérémonies religieuses. Les Diolas sont aussi composés de plusieurs sous-groupes : Ajamat, Kassa, Fogni, Bluff..
  • Européens :
  • Karones : Les Karones sont apparentés aux Diolas et vivent principalement en Casamance, sur la rive droite du fleuve Casamance et dans les îles de l’embouchure, mais aussi en Gambie. Ils représentent environ 2 % de la population du Sénégal.
    Leur langue est le Karone.
  • Khassonkés : Les Khassonkés sont un peuple mandingue vivant principalement dans la région de Kayes (Mali), en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie.
    Selon le recensement de 1988 au Sénégal, les Khassonkés étaient 1 752.Les Khassonkés sont issus du métissage des Malinkés et des Peuls et font partie du groupe des Mandingues. Certains Khassonkés revendiquent leur origine peule ; c’est le cas des familles Diallo, Sidibé, Diakité, tandis que d’autres revendiquent leur origine malinké, c’est le cas des familles Sissoko, Konaté, Dembelé.
    Le mot “Khassonké” vient du mot “Khasso”, qui désigne en malinké la laine. Lorsque les Peuls vinrent s’installer chez les Malinkés, ils portaient sur eux des boubous en laine (khasso). Ce nom est donc resté et a été donné à la région. Khassonké signifie « porteur de khasso ».
    Soninkés, Bambaras, Malinkés, Peuls, Maures, Toucouleurs et Wolofs cohabitent avec les Khassonkés.
    Les Khassonkés sont des agriculteurs sédentaires, aujourd’hui tous musulmans
    Dans la famille traditionnelle, l’aîné appelé a toujours droit sur le cadet. C’est le patriarche qui est chargé des décisions importantes, et fait souvent partie d’un conseil chargé du maintien de l’ordre, de la productivité, du village. Les femmes jouent un rôle important :  éducation des enfants, tâches du quotidien, travaux champêtres. Elles participent peu à la vie politique.
    Les mariages ont souvent lieu entre cousins et cousines de la même famille. Les Khassonkés sont traditionnellement polygames. Le premier garçon de la famille porte le surnom de “Soma”, le deuxième “Tamba”, les garçons qui naissent ensuite n’ont pas de surnom. La première fille “Sira”, deuxième “Xoumba”, troisième “Finda”, quatrième “Takhi”, les filles qui suivent ne portent pas de surnom.
    L’excision des fillettes ne se pratique presque plus de nos jours et il existe de nombreuses dispositions de lutte contre cette pratique.
    Leur langue, le Khassonké, est très proche du Bambara.
  • Laobés : Les Laobés composent une communauté importante au Sénégal. Ils appartiennent à l’ethnie Peul et sont dispersés en Guinée, Sénégal, Mali et Mauritanie.
    Les Laobés sont des artisans spécialisés dans le travail du bois.
    Ils se subdivisent en deux groupes : les Lawbe lana vivant le long des fleuves, spécialisés dans la fabrication de pirogues, qui sont sédentaires, et les Lawbe worworbe qui fabriquent divers objets de la vie quotidienne (mortiers, pilons, cuillères, coupes, plats, instruments de musique, sièges etc.), qui sont nomades.
    Les Laobés sont réputés pour leur endogamie stricte.
    Ils sont très majoritairement musulmans.
  • Lébous : Les Lébous sont une communauté concentrée dans la presqu’île du Cap-Vert qu’ils habitaient déjà à l’arrivée des premiers colons. Ils sont également implantés sur la Petite Côte. Les lébous parlent le wolof.Ils sont aujourd’hui presque tous musulmans, mais ont conservé des pratiques propres à leur religion traditionnelle.
    Ils sont traditionnellement des pêcheurs et cependant certains pratiquent aussi l’agriculture.
  • Libanais : Le Sénégal compte une population libanaise numériquement importante ( 50 000 personnes). Les premiers libanais arrivèrent au Sénégal à l’époque coloniale. Une nouvelle vague est arrivée entre 1970 et 1980. Ils pratiquent aujourd’hui de nombreuses activités de commerce ou médicales.
  • Malinkés : Les Malinkés sont présents en Guinée, au Mali, au Sénégal, en Gambie et en Côte d’Ivoire.
    Le terme “Malinké” est synonyme de “Mandingue”.Les Mandingues ont donné naissance à des ethnies comme les Bambaras qui refusèrent l’islamisation et les Khassonkés issus d’un mélange de Peuls et de Mandingues.
    Les Malinkés étaient l’ethnie dominante de l’empire du Mali.
    L’organisation sociale repose sur la famille élargie, à tendance matrilinéaire, mais devenu patrilinéaire.
    La polygamie est une pratique courante. La société est hiérarchisée en trois  castes : noblesse, les gens de castes (forgerons, cordonniers, tisserands et griots).
    Ils sont avant tout des agriculteurs et confient leur troupeau aux Peuls. Les artisans malinkés castés, cultivent aussi la terre.
    La langue mandingue fait partie des langues mandées parlées par plus de dix millions de personnes réparties dans une quinzaine d’États d’Afrique de l’Ouest.
    Au Sénégal, les Mandingues sont appelés Sossés par les Wolofs et les Sérères.
    Aujourd’hui la quasi-totalité des Mandingues sont musulmans, mais les rites et les croyances traditionnelles ont plus ou moins été conservés.
  • Maures : Les Maures constituent un ensemble de populations au nombre de 2 millions environ, répartis du Haut Atlas jusqu’au fleuve Sénégal.
    Ils sont de langue arabe et considérés issus du métissage de populations arabes bédouines, berbères et noires.L’élevage, plus ou moins nomade, constitue leur activité principale. Dans les régions les plus arides, les troupeaux sont composés de chameaux et de chèvres ; ailleurs, ils comprennent également des chevaux et parfois des bovins. Les laitages forment la base de l’alimentation.
    L’artisanat est développé et les Maures ont la réputation d’être d’excellents commerçants.
    Leur tenue vestimentaire est la gandourah de toile teinte, d’où le nom d’hommes bleus qui leur est parfois donné ; les femmes portent le voile.
    L’organisation sociale est fondée sur la filiation en ligne paternelle. Le mariage est monogame.
    La société est très hiérarchisée : au sommet viennent les marabouts et l’aristocratie, puis les hommes libres, tributaires des nobles, les affranchis (harratin), les esclaves, les artisans, groupés en castes.
    Leur islamisation remonte au XVe siècle.
  • Maures Darmanko : Les Maures Darmanko appartiennent à la communauté des Maures aujourd’hui répartis entre le Maroc, le Sahara occidental, l’Algérie, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, et le Niger. 
    Ils sont particulièrement nombreux au Sénégal où ils sont appelés “Naar” (mot signifiant “Arabe” ou “Maure” en wolof).

    Les Darmanko ont tenu un grand rôle dans l’histoire du Sénégal, pays où ils sont installés depuis des siècles. Ils y étaient le plus souvent marabouts musulmans ou commerçants, en particulier de la gomme arabique.
    Aujourd’hui les Darmanko sont métissés avec les diverses ethnies voisines, notamment wolofs et peuls.
    Depuis toujours, beaucoup de Maures, nomades, pratiquent l’élevage de dromadaires, de chèvres, et habitent dans des tentes. Ils sont aussi commerçants à Dakar. Les Maures artisans sont forgerons, cordonniers et boisseliers.
    La société maure est très proche, historiquement et culturellement, de celle des Touaregs, ou Tamachek.
    Les Maures parlent le dialecte hassaniyya, langue arabo-berbère, où l’on remarque de nombreux mots empruntés au wolof, au français, au soninké, etc.
    Les Darmanko, tous musulmans, appartiennent aux confréries islamiques soufi : mouride, qadiriyya, tidjaniya.
    Avec les Toucouleurs et les Soninkés, les Darmanko furent des propagateurs de l’islam au Sénégal. Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, originaire du Baol, créateur du mouridisme, reçut un grand soutien de la communauté darmanko. Ce qui explique la présence de fortes communautés darmanko dans la région de Diourbel, haut lieu du mouridisme.
    Les Darmanko sont répartis sur tout le territoire sénégalais.

Les Darmanko ont tenu un grand rôle dans l’histoire du Sénégal, pays où ils sont installés depuis des siècles.
Ils y étaient le plus souvent marabouts musulmans ou commerçants, en particulier de la gomme arabique.
Aujourd’hui les Darmanko sont métissés avec les diverses ethnies voisines, notamment wolofs et peuls.
Depuis toujours, beaucoup de Maures, nomades, pratiquent l’élevage de dromadaires, de chèvres, et habitent dans des tentes. Ils sont aussi commerçants à Dakar.
Les Maures artisans sont forgerons, cordonniers et boisseliers.
La société maure est très proche, historiquement et culturellement, de celle des Touaregs, ou Tamachek.

Les Maures parlent le dialecte hassaniyya, langue arabo-berbère, où l’on remarque de nombreux mots empruntés au wolof, au français, au soninké, etc.
Les Darmanko, tous musulmans, appartiennent aux confréries islamiques soufi : mouride, qadiriyya, tidjaniya.
Avec les Toucouleurs et les Soninkés, les Darmanko furent des propagateurs de l’islam au Sénégal. Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, originaire du Baol, créateur du mouridisme, reçut un grand soutien de la communauté darmanko. Ce qui explique la présence de fortes communautés darmanko dans la région de Diourbel, haut lieu du mouridisme.
Les Darmanko sont répartis sur tout le territoire sénégalais.

  • Ndut : Les Ndut vivent au centre-ouest du Sénégal. Ce sont des Sérères.Ils parlent le “ndut”, une langue cangin. Le nombre de locuteurs du ndut était estimé à 38 600 en 2007. Les Ndut parlent également le wolof et, éventuellement, le français.
  • Niominka : Les Niominka sont établis dans les îles du Saloum. Ils forment un sous-groupe des Sérères.
    Leur territoire est le Gandoul. La plupart d’entre eux vivent dans onze villages (Niodior, Dionewar, Falia, …).Ils représentent moins de 1 % de la population du Sénégal.
    Les Niominka sont agriculteurs (riz, mil, arachide), éleveurs et « gens de mer » : la pêche pour les hommes et la cueillette des coquillages pour les femmes.
  • Nones : Les Nones appartiennent au groupe des Sérères.On les rencontre principalement dans la région de Thiès.
    Dans ses “Esquisses Sénégalaises” (1853), l’abbé Boilat les décrivait ainsi : « C’est une belle race noire. Les hommes sont grands et de fort belle constitution […], tous assez bien vêtus […], très doux, mais d’un caractère ferme et indépendant ».
    Ils parlent le “noon”, une langue cangin.
    Les Nones sont d’abord de religion traditionnelle, ayant résisté mieux que d’autres ethnies au prosélytisme musulman des marabouts venus du Djolof ou du Fouta. Ils suivent les préceptes de la religion sérère.
  • Papel : Les Papel vivent principalement en Guinée-Bissau (7 % de la population) ainsi qu’en Casamance au sud du Sénégal.
    Leur langue est le papel, une langue bak.
  • Peuls : Les Peuls (appelés aussi Foulani, Fulbhés, Fulfulde ou Pular) sont un peuple établi dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà la bande sahélo-saharienne, soit au total une quinzaine de pays différents et pour un total d’environ 45 millions de personnes.Les Peuls sont nombreux au Sénégal bien que minoritaires

Le socle de leur identité est la religion musulmane, la compétence pastorale, une tendance à l’endogamie et la langue peule. Les Habobe constituent l’un des dizaines de sous-groupes peuls du Sénégal. Le “pulaar” est le peul parlé sur les bords du fleuve Sénégal (d’où le nom des habitants, les Haalpulaaren (« ceux qui parlent pulaar »).

L’historien Cheikh Anta Diop a lié les Peuls à l’Égypte, comme il l’a fait pour les Sérères et Wolofs. Cette théorie a été réfutée par d’autres chercheurs.
Aujourd’hui, la diaspora peule concerne les États-Unis, le Canada, l’Angleterre, la France, le Portugal, les îles du Cap-Vert et les pays africains limitrophes.
Les Peuls sont aujourd’hui presque tous musulmans.
Cependant, on peut trouver des Peuls musulmans, des Peuls chrétiens, des Peuls animistes parfois au sein d’une même famille.
La transmission orale des traditions et des légendes est très importante chez les Peuls. Enseignée auprès des adolescents par les personnes les plus âgées et en particulier les femmes par le moyen de chants, de comptines.
La plupart des Peuls sont polyglottes.
La beauté est recherchée, la probité, la sagesse, l’intelligence et la discrétion figurent parmi les règles à suivre du pulaaku, ces règles souples régissant la « pulanité ».
Les femmes peules pratiquent le tatouage des lèvres et des gencives à l’indigo, des paumes de la main et des pieds.
Elles percent leurs oreilles et y insèrent des anneaux d’or, ou des boucles d’oreille d’or imposantes et torsadées.
Elles mettent un petit anneau en or ou en argent aux narines.
Les jeunes filles ont à leurs poignets et à leurs chevilles, plusieurs anneaux d’argent ou de cuivre symbolisant leur richesse.
La société peule est fortement hiérarchisée : l’aîné est respecté et même craint.
Les formules de politesse et les règles du savoir-vivre sont nombreuses et très importantes : le vouvoiement est prédominant.
Le lait et le mil sont les bases de la cuisine des Peuls. On y trouve donc des préparations lactées, des préparations céréalières, des préparations mixtes, des sauces, des viandes et poissons et des douceurs et en-cas comme le bonbon aleewa ou bonbon Haoussa.
La polygamie est minoritaire et se rencontre surtout chez les Peuls urbains et islamisés.

  • Sérères : Les Sérères sont principalement présents au centre-ouest du Sénégal, du sud de la région de Dakar jusqu’à la frontière gambienne et forment, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls.
    Les royaumes précoloniaux sérères comprenaient le royaume du Sine et le royaume du Saloum.
    Le royaume du Baol fut aussi gouverné par les Sérères pendant plusieurs siècles avant 1549.Les Sérères font partie, avec d’autres ethnies, des ancêtres des Wolofs.
    Les Lébous et Toucouleurs sont également descendants des Sérères.
    Traditionnellement, les Sérères sont des pêcheurs et des agriculteurs et parfois des éleveurs. Ils sont aussi propriétaires terriens.
    Aujourd’hui, les Sérères exercent leurs activités professionnelles dans des secteurs d’activités aussi variés que la politique, le commerce, la médecine, la musique, le sport ou la littérature.
    La société sérère était stratifiée en castes.
    Les Sérères sont à l’origine de la lutte sénégalaise.
    Les Sérères et les Toucouleurs sont unis par un lien de cousinage appelé parenté “à plaisanterie”, qui leur permet de se critiquer, mais les oblige aussi à l’entraide et au respect mutuel.
    La langue sérère est l’une des langues locales reconnues au Sénégal.
    Aujourd’hui beaucoup de Sérères sont chrétiens ou musulmans, mais beaucoup d’entre eux continuent en parallèle la pratique de la religion ancestrale, ou intègrent à leur christianisme ou islam, des croyances traditionnelles.
  • Soninkés : Les Soninkés sont établis principalement au Mali ainsi qu’au Sénégal, en Mauritanie, en Gambie et en Guinée-Bissau.
    Leur langue est le soninké dont le nombre de locuteurs a été estimé à 250 000 au Sénégal en 2007.
    Les Soninkés se sont convertis à l’islam au XIe siècle.
    Au XIXe siècle, Mamadou Lamine Dramé, marabout soninké, fut l’un des plus grands résistants contre la colonisation au Sénégal.
    Au Sénégal, selon le recensement de 1988, les Soninkés étaient 113 184.
    Il existe une importante diaspora, notamment en région parisienne depuis la fin des années 1950.
    Dans les années 1970, les Soninkés représentaient près de 70 % de la population subsaharienne émigrée en France.
    Ils sont généralement musulmans sunnites.
    Dès l’époque précoloniale, la société soninké pratique le commerce d’esclaves pour progressivement se transformer en société esclavagiste.

Ainsi, jusqu’à la fin du XIXe siècle, dans les régions qu’elle occupait, la population pouvait être constituée d’un tiers ou de la moitié d’esclaves.
La société soninké est patrilinéaire.
Les Sarakholés ne pratiquent pas la scarification du visage autant que les Bambaras. Hommes comme femmes se font deux ou trois scarifications sur les tempes, et les femmes en font trois de plus sur les joues.
L’excision des jeunes filles était très pratiquée dans le passé.
Les oreilles de la femme sont percées de plusieurs trous dans lesquels sont placés plusieurs anneaux en or pour les plus fortunées, en argent ou en bronze pour les plus modestes.
Les bijoux tels que les colliers, les bracelets au poignet et aux chevilles sont très utilisés.

  • Toucouleurs : Les Toucouleurs sont une population de langue peule vivant principalement dans  la vallée du fleuve Sénégal, en Mauritanie, en Guinée et au Mali.
    Les Toucouleurs sont issus de l’ethnie peule. Ils ont fondé le tout premier royaume peul datant du XIe siècle, le Tekrour, et cohabitèrent avec les Mandingues, Sérères, Wolofs et les Maures.Le nom « Toucouleur » est la déformation du mot “Tekrour”.
    Ils se désignent sous le nom de Haalpulaaren (ceux qui parlent le pulaar).
    Selon une théorie de Cheikh Anta Diop (remise en question), les purs Toucouleurs seraient originaires de la vallée du Nil.
    Les Toucouleurs ont été convertis à l’islam par les commerçants musulmans arabo-berbères au XIe siècle.
    Les Toucouleurs furent par la suite parmi les plus grands propagateurs de l’islam en Afrique de l’Ouest.
    El Hadj Oumar Tall a fondé un empire toucouleur au XIXe siècle sur une partie de l’actuel Mali.
    Issus des Peuls, les Toucouleurs se différencient d’eux par leur sédentarité.
    Au Sénégal, les Toucouleurs sont au nombre de 1 673 000 habitants et toute la population Haalpulaar (Peuls + Toucouleurs) est estimée à environ 3 600 000 personnes.
    La société Toucouleur est donc très hétérogène.
    Bien que, dans la société Toucouleur, la plupart soient d’origine Peul, on les trouve dans toutes les castes de la société des Toucouleurs, aussi bien chez les nobles que chez les artisans, griots ou esclaves.
    Entre les Toucouleurs et les Sérères, il existe un lien qu’on appelle la parenté “à plaisanterie”. Ce lien qui unit les deux ethnies leur permet de se critiquer, mais les oblige aussi à l’entraide, au respect mutuel.
    L’excision des fillettes est une pratique que les Toucouleurs partagent avec les Mandingues au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, mais avec les dispositifs de lutte contre cette pratique, elle se fait de moins en moins.
  • Wolofs : Les Wolofs vivent principalement au Sénégal où ils représentent près de la moitié de la population du pays.
    Ils sont aussi présents au Mali, en Europe et en Amérique du Nord, où la diaspora sénégalaise est bien implantée.
    Ils sont presque tous musulmans.

La tradition orale wolof rapporte que les Wolofs sont originaires de la vallée du Nil.
Les Wolofs ont d’abord cohabité avec les Berbères dans le sud-est de la Mauritanie, en compagnie des Peuls, des groupes mandingues, des Soninkés et des Sérères.
Leur langue étant le wolof, c’est leur présence massive dans les principaux centres urbains qui a permis, dès l’indépendance du Sénégal, de l’imposer comme principale langue nationale. Bien avant le français, c’est la langue la plus comprise par les différentes ethnies sénégalaises (près de 85 % de la population).

Ethnies au Sénégal
Famille Wolof de Saint-Louis - 1928

Le phénomène de « wolofisation » s’accentue de nos jours, notamment grâce à l’urbanisation, car parler le wolof lorsqu’on vit dans des villes comme Dakar, Louga, Thiès, Saint-Louis ou Kaolack, Diourbel est indispensable. La société wolof est de type patrilinéaire, depuis leur islamisation, avant cela elle était matrilinéaire. Les classes d’âges jouaient un rôle important dans la structure sociale ; chaque classe avait ses rites d’initiation et ses interdits. Dans la famille wolof, le respect envers les aînés, et les plus âgés que soi est primordial. Avec l’islam le rôle de l’homme dans la société a pris plus d’importance. Aujourd’hui, si l’esclavage a officiellement disparu, le système des castes est toujours présent, car chaque Wolof revendiquera d’être originaire de telle ou telle caste. De même, lorsque deux individus souhaitent contracter un mariage et qu’ils appartiennent à des castes différentes, cela peut encore de nos jours poser problème, tout comme les mariages entre deux personnes d’ethnies différentes. Les Wolofs vivent depuis toujours de l’agriculture. Ils cultivent traditionnellement le mil qui était la base de l’alimentation, le manioc, le haricot, le coton, le melon, la pastèque, les courges, l’arachide et d’autres cultures sahéliennes. L’élevage est leur deuxième activité. Traditionnellement, ils confient leurs troupeaux de vaches aux Peulhs et élèvent toujours des ovins ainsi que des volailles et parfois des chameaux, les ânes sont utilisés pour les travaux champêtres et pour la corvée du portage. Leur troisième activité traditionnelle est la pêche et une forte majorité des pêcheurs au Sénégal sont des wolofs. Ils sont aussi très présent dans le commerce, le transport et dans l’artisanat.