senegal-vue-satelliteI- Situation

Situé au nord de l'équateur (latitude de 12 à 17°c), entre le désert au nord et la forêt humide au sud, le Sénégal dont la capitale est Dakar, est la partie la plus occidentale de l'Afrique. Il est limité au nord par la Mauritanie, à l'est par le Mali, au sud par la Guinée et la Guinée-Bissau, au centre par la Gambie et à l'ouest par l'océan atlantique. Avec une superficie relativement plate de 196.722 km 2, il dispose de 700 km de côtes dont 450 de plages sableuses s'allongeant du nord au sud.
Essentiellement plat, le point le plus élevé du Sénégal est de 581 m avec le contrefort du Fouta Djalon au sud-est du pays, où prennent naissance, côté Guinée, les fleuves Gambie et Sénégal. 

II- Le patrimoine naturel

II.1 - Diversité des écosystèmes

A cause de sa position de zone de transition entre le désert au nord et la forêt humide au sud, les écosystèmes sont nombreux et variés au Sénégal. Cette variété des écosystèmes fait apparaître une grande diversité biologique.

Quatre grands écosystèmes sont habituellement reconnus au Sénégal, les écosystèmes arides et semi-arides, les écosystèmes subguinéens, les écosystèmes fluviaux et lacustres et les écosystèmes marins.

II.1.1 - Les écosystèmes arides et semi-arides

Sont caractérisés par :

  •  au nord, par une faible pluviométrie avec des fluctuations climatiques inter annuelles dont les écarts par rapport à la normale ont atteint au cours des 50 dernières années 35 à 40 %, une flore constituée d'épineux et de graminées etc.) et une faune constituée essentiellement d'un cheptel important qui donne à la zone sa vocation pastorale;(Acacia, Balanites, Ziziphus, Calotropis) (Aristida, Cenchrus,
  • au sud, la pluviométrie plus régulière, atteint 600 mm et la végétation y est dominée par Commiphora africana, Cordyla pinnata et Sclerocarya birrea, Daniellia oliveri, Khaya senegalensis et Terminalia macroptera.

Cette partie de l'écosystème constitue l'habitat naturel de la faune sénégalaise et notamment les grands mammifères qui sont maintenant réfugiés dans le Parc National du Niokolo-Koba, chassés et traqués ailleurs.

II.1.2 - L 'écosystème subguinéen

Qui reçoit en moyenne 1000 mm de pluies est couvert par une flore constituée d'un groupe d'espèces à affinité guinéenne comprenant Elaeis guineensis, Pterocarpus erinaceus, Terminalia macroptera, Bombax costatum, Borassus aethiopium, Parkia biglobosa et Erythrophleum guineense. Il comporte les sites les plus remarquables aussi bien pour leur beauté que pour leur richesse au plan de la biodiversité. C'est ici que sont présentes les plus importantes populations de grands mammifères du Sénégal (élan géant et bai).

C'est aussi le domaine des primates arboricoles, de reptiles rares, de rongeurs et de rapaces.

II.1.3 - Les écosystèmes fluviaux et lacustres

Sont constitués par les bassins des cinq systèmes fluviaux que sont les fleuves Sénégal, Gambie, Casamance, Kayanga, Saloum.

Le fleuve Sénégal représente la plus importante source d'eau de surface. Bien que par la langue salée en saison sèche, il contenait une grande diversité biologique qui est perturbée par la mise en œuvre du barrage anti-sel de Diama. La permanence de l'eau douce due au barrage a entraîné une modification de la flore avec une prolifération d'hydrophytes comme Pistia stratioides, Typha australis, Nymphea lotus, Potomogeton pectinatus et Potamogeton scheweinfurthii. Le parc national des oiseaux du Djoudj (site Ramsar) est situé dans cet écosystème.

II.1.4 - Les écosystèmes marin et côtier

Sont localisés dans les zones deltaïques et estuariennes du Sénégal, du Saloum et de la Casamance et sont caractérisés par des mangroves associées à des mosaïques d'îles sablonneuses et de lagunes. Les peuplements végétaux des vasières à mangroves sont constitués sur le littoral par des espèces caractéristiques et notamment Rhizophora racemosa, R. harisonnii, R. mangle, Avicennia africana, Laguncularia racemosa et Conocarpus erectus.

Ces mêmes écosystèmes renferment une faune riche et variée constituée d'espèces permanentes et saisonnières. Ce sont des zones de nourriceries d'une grande importance économique avec une faune à dominante de poissons, crabes, crevettes, oiseaux, huîtres et mollusques.

Dans le domaine marin, l'écosystème le plus important est constitué par l'ensemble du plateau continental sénégambien.  

Enfin, les “Niayes” constituent une zone littorale étroite parsemée d'un chapelet de dépressions cernées par les dunes vives et où affleure de l'eau douce des nappes phréatiques sous-jacentes. 

On note dans cet écosystème une flore comprenant des espèces originaires des domaines soudanien (12%) et subguinéen (10%).

La faune en régression forte est moins riche mais comporte des petits mammifères, des reptiles, une avifaune relativement importante. Cet écosystème est menacé de disparition du fait des prélèvements trop importants sur les nappes phréatiques avec pour conséquence l'intrusion de biseau salée mais aussi à cause de la spéculation foncière dans cette zone.

Tous ces écosystèmes sont en constante évolution (plutôt régressive) et qui n'est souvent pas favorable à la conservation de la biodiversité. Mais la décentralisation qui responsabilise les populations à la base devrait corriger cette tendance.

II.2 - La diversité biologique

Grâce à la diversité des écosystèmes, les ressources biologiques connaissent aussi une grande variété aussi bien au niveau de la flore comme de la faune.

II.2.1 - La flore
(Plantes à fleur) est constituée par 2500 espèces environ réparties en trois grandes zones floristiques: une zone nord avec 800 espèces, une zone centre avec 1000 espèces et la zone sud avec environ 1700 espèces. Les principales familles sont les graminées (93 genres et 285 espèces), les Papilionacées (50 genres et 284 espèces) et les cypéracées (19 et 188 espèces). La richesse floristique est essentiellement constituée d'herbacées annuelles et dont le maintien dépend pour beaucoup de la pluviométrie, de l'occupation des sols et des activités humaines notamment l'élevage et l'agriculture. Ainsi, la conservation de la biodiversité dépend beaucoup du climat et des activités humaines. Trente et une espèces ont été signalées comme endémiques avec une prédominance d'herbacées et l'absence d'essences forestières typiques. Pour cette raison, certains auteurs pensent que le Sénégal et le Mali seraient un centre d'endémisme pour les herbacées Ouest africaines.   

Plusieurs espèces sont menacées par des perturbations qui affectent leur biotope ainsi que par les activités humaines (surexploitation).

Cependant, plusieurs groupes végétaux représentés au Sénégal sont encore très mal connus (embranchements des bactéries des cyanophycées, des algues, des champignons, des lichens et des bryophytes).

La biodiversité forestière est mieux conservée (Parcs nationaux, réserves et forêts classées) que la biodiversité agricole pour laquelle les installations techniques (germplasmes) font défaut ou sont mal entretenues, faute de moyens.

II.2.2 - La faune
Elle n'est pas moins importante que la flore. Les insectes avec environ 2000 espèces pour la seule classe constituent de loin le groupe le plus important. Cette classe est suivie par les mollusques qui avec les poissons réunissent plus de 1000 espèces et illustrent l'importance de la biodiversité marine encore mal connue par ailleurs.

Les oiseaux constituent aussi un groupe important et justifient par leur importance et leur diversité les sites spéciaux qui leur sont réservés (Djoudj, notamment). 

Les espèces animales endémiques ne se rencontrent au Sénégal que dans la classe des poissons. Il s'agit d'espèces appartenant aux genres Protopterus sp, Heterotis, Mormyrus et Gymnarchus. Il a été constaté la disparition d'au moins quatre grands mammifères (girafe, damalisque, algazelle, gazelle ndama). Toutefois, une réintroduction de ces espèces est constatée au Sénégal au cours de ces dernières années. Plusieurs espèces de primates, d'antilopes, de pachydermes et de canidées sont menacées à des degrés divers.

La faune sauvage est maintenant essentiellement localisée dans les parcs nationaux et est constituée par des grands mammifères. Dans le seul parc national du Niokolo-Koba on trouve 80 espèces de mammifères, 330 d'oiseaux, 36 de reptiles, 20 d'amphibiens, 60 de poissons ainsi que de nombreux invertébrés.

Il est donc important de veiller à une gestion durable des ressources du parc national du Niokolo-Koba à cause de son caractère de réservoir de la biodiversité puisqu'il recèle aussi environ 1700 des 2500 espèces de plantes supérieures.